mardi 29 mars 2011

Back to Santiago.

Michou (France), Pili (Espagne), Susana (Suède), Hannah (USA), Laëticia (France), Cloé (France).

Après le Road Trip à Atacama, nous avons besoin d'un peu de repos avant de repartir à l'aventure.

Nous passons donc une semaine à la Casa Pistola, la maison dans laquelle nous avons emménagé avant de partir ; au programme, lessives, repos, mise en place des formalités avec l'école, fêtes et shopping avec nos nouveaux collocs.

L'alerte au tsunami causée par le tremblement de terre au Japon nous pousse à annuler notre week-end à la plage. Mais une fois l'alerte passée, nous préparons nos valises pour partir à nouveau...

Prochaine étape : la Patagonie.

samedi 12 mars 2011

I'm a poor lonesome cowboy - Lucky Luke

Le lendemain matin, le réveil est dur. Très dur. Mais on a une dernière excursion de prévue avant notre départ à 14h, alors on compte en profiter un maximum.


A 9h, nous nous retrouvons donc devant le Rancho Cactus, un bar - restaurant tenu par une française, et où nous avons passé la plupart de nos repas durant notre séjour à Atacama. Ils proposent aussi des balades à cheval, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous sommes équipées de la tête aux pieds (le chapeau de paille remplaçant l'habituelle bombe d'équitation), chacune assise sur un cheval. Le mien s'appelle Lindo Nino ("Beau garçon"), et il porte bien son nom...


Et nous partons pour une balade de 3 heures dans le désert, seulement accompagnées de notre guide, Phyto, et de nos 3 chevaux.


Les paysages sont magnifiques, comme toujours. Mais voir le désert à cheval n'a rien à voir avec le fait de le voir à pieds, ou en camionette, avec un groupe de touristes... Là, c'est seulement les chevaux et nous, avec la voix du guide qui interrompt parfois le silence pour nous donner des conseils ou nous expliquer l'histoire des lieux qu'on traverse.


Le désert à la Lucky Luke, en fait.




Au bout d'un moment à traverser le désert, à passer sur des corniches et à admirer le paysage, nous nous retrouvons face à une piste de sable devant laquelle les chevaux commencent à frémir d'impatience. Le guide rit, et nous dit "C'est parce qu'ils savent que c'est ici qu'on galope, ils sont impatients."



Attendez.



QUOI ??? J'ai dû louper une étape, là. GALOPER ? Mais... Mais... Mais... Non ! J'ai peur moi !



Mais je n'ai pas vraiment mon mot à dire. Mon cheval trépigne complètement sur place, maintenant. Le guide nous demande si ça ira, et je fais signe que oui, alors qu'au fond, tout mon être crie "Non !!! A l'aide, sortez-moi de là !!!" Le guide s'élance, suivi de Manon, et mon cheval suit le mouvement, au trot tout d'abord.


C'est affreux. Horrible. Une des expériences les plus traumatisantes qui soit.
Je suis balotée dans tous les sens, tous mes organes sont en train de se déplacer ; je crois que j'ai le coeur au bord des lèvres, et l'estomac 6 pieds sous terre. Je veux seulement que ça s'arrête, et vite.

Alors quand je sens les foulées de mon cheval s'aggrandir pour se mettre à galoper, je me sens sur le point de m'évanouir...


Et ça y est. Je galope. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouve à galoper dans le désert, cramponnée à mon cheval qui semble ne jamais vouloir s'arrêter de courrir. Le sentiment de toute puissance que me procure le galop disparaît aussi rapidement qu'il est arrivé, au moment où je me rend compte que mon pied gauche est en train de sortir de l'étrier, et qu'à cette allure, la chûte semble inévitable.


Je tire de toutes mes forces sur les rennes, tout en essayant tant bien que mal de remettre mon pied dans l'étrier. "STOOOP ! Heu... PARE !" Je crie à Lindo Nino, complètement paniquée. Ou bien mon cheval est doué d'un sens aïgu des émotions, ou alors peut-être que mon hurlement ferait comprendre à n'importe qui que quelque chose ne va pas ; en tout cas, Lindo Nino ralentit la cadence et s'arrête, non sans jeter un regard rempli d'envie aux deux autres devant, qui continuent à galoper.



Je reprends mon souffle et remet mon pied dans son étrier, tout en remerciant mon cheval qui ne comprend sûrement pas un mot de ce que je lui raconte ; mais peu importe. Je suis soulagée. Nous repartons, et je sais que je ne pourrais pas l'empêcher de courrir de quelque manière que ce soit... Mais bizarrement, Lindo Nino tente quand même de m'épargner, et passe directement au galop, sans passer par la case traumatisante du trot ; galop qu'il tente de garder le plus soft possible, tandis que les 2 autres nous regardent les rejoindre avec un sourire amusé.



"Ca va?" me demandent-ils quand nous arrivons à leur hauteur. Je fais signe que oui, même si la seule raison pour laquelle je vais bien est que c'est enfin terminé.



La fin de la promenade à cheval se passe plutôt bien. Le deuxième galop se passe mieux que le premier, même si c'est toujours une sensation particulière (et pas des plus agrébles). Nous terminons par le village (où je me rend compte que Lindo Nino est, comme moi, un incorrigible gourmand ; tel cheval, tel cavalier), où, après avoir perdu (puis retrouvé) l'appareil photo de Manon et remercié notre adorable guide, nous décidons d'aller manger un peu.



En cherchant un restaurant, nous tombons sur cette carte de menu du jour dont nous tombons (littéralement) amoureuses...





"Au menu aujourd'hui : de l'amour (comme hier, mais encore meilleur)"



Puis, après quelques derniers achats, nous quittons San Pedro de Atacama, ses petites rues agréables et ses habitants sympathiques...


Crédits Photos : Manon Lefevre & Cloé Auger

Atacama, Jour 3 : Geysers, Sandboard And Sunset at the Moon Valley

Pour l'expédition du jour, nous mettons le réveil à... 3h30. Le départ se fait à 4h du matin depuis San Pedro, dans un semi-brouillard du au manque de sommeil... Moi qui déteste me lever tôt, je suis servie. Mais quand il s'agit de voyager, je suis prête à tout.



2 heures plus tard, nous arrivons à destination ; le soleil se lève à peine, et il fait froid. Très froid. On commençait à s'habituer aux températures chiliennes, et passer de 30°C à -5°C est une expérience traumatisante...


Mais les Geysers sont là pour nous remonter le moral !




Malgré la beauté des lieux -- quand même, c'est des geysers quoi ! -- je ne peux pas m'empêcher d'être un peu déçue... Je m'attendais à de grands jets d'eau de 20 mètres de haut, et je me retrouve face à des vapeurs qui s'échappent du sol, avec parfois un peu d'eau qui bouillonne... Mais pas plus haut que 1 mètre. Il paraît que c'est normal, qu'un geyser c'est ça... Il va falloir que je revois ma définition du mot geyser, afin de ne pas être déçue la prochaine fois. Parce que malgré tout, c'est quand même vraiment beau !
Puis nous redescendons un peu, afin d'aller nous baigner dans des termes naturels dont l'eau provient des geysers... L'eau a l'air chaude, en témoigne la vapeur qui en sort. Mais il fait tellement froid... Je décide de me lancer, tandis que Manon reste sur le bord. ''T'es complètement folle, il fait pas plus de 2°C..." "Oui mais si je le fais pas, je vais le regretter." Et je me lance. J'enlève ma veste, mon sweat, mon deuxième sweat, mon T-shirt à manches longues, mon débardeur, mon jean... Il fait tellement froid, mais maintenant que je suis en maillot, je ne peux plus reculer. Je me jette à l'eau, et la chaleur qui m'accueille est réconfortante. Bien sûr, ma tête et mes épaules dépassent toujours de l'eau, mais tout le reste est au chaud. Depuis la berge, Manon me regarde, et finit, à ma grande surprise, par me rejoindre. "T'as raison, j'aurais regretté." Le seul problème, c'est qu'une fois à l'intérieur, il est quasiment impossible de ressortir... Et pourtant, il le faut. Nous prenons notre courage à deux mains, et sortons de l'eau, nous jettant immédiatement sur nos vêtements restés au sec. Le froid est mordant, on a l'impression de mourir sur place... Mais au bout de quelques minutes à grelotter sans interruption, ça finit par se calmer, et on est contentes de l'avoir fait.

Nous retournons au bus, ou un petit déjeuner préparé par le guide et le chauffeur nous attends... Des pankakes ! OUAIS !


Puis nous quittons les geysers, dans notre bus de compétition, afin de nous promener dans les hauteurs.



Nous voyons encore des vicunas (j'adore ces trucs-là !), de beaucoup plus près cette fois.


Puis nous partons dans un petit village Machuca, où nous faisons notre première rencontre officielle... Avec des bébés lamas.


Et c'est le début d'une grande histoire d'amour...


Nous nous promenons un peu dans le village, où après les bébés lamas, nous voyons... Les brochettes de lama.



Puis, après une looooongue matinée riche en émotions, nous rentrons à San Pedro où nous nous reposons un peu avant de partir faire du... Sandboard ! Nous partons pour la Vallée de La Mort, armées de nos planches de Sandboard (surf des dunes), accompagnées d'un groupe d'anglais, de David le français, et de notre guide, Pablo.




Le Sandboard, c'est génial. C'est comme le Snow, sauf qu'il fait chaud, qu'on est en T-shirt, que ça va moins vite et que quand on tombe ça fait moins mal.


Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas de remontées mécaniques, et si on veut descendre... Il faut d'abord monter.


Mais nous passons trois heures de rêve, à profiter des dunes malgré la soif.






Puis nous repartons, afin de faire un mini-trekking dans la Vallée de la Lune, suivi d'une pause en haut d'une montagne ( ? ou une dune en pierre, plutôt) afin de boire un verre de Pisco en discutant tous ensemble... Et en admirant le coucher du soleil, évidemment.


Une fois le soleil couché, il est temps de rentrer. Pablo, notre guide, s'écrit "SPRIIIINT !!!" avant de dévaller la coline, suivi de nous tous. Arrivée en bas, un des anglais et moi nous effondrons sur le sable, morts de rire et complètement essouflés... Avant de rejoindre les autres dans la camionette.




Nous rentrons au village, et Pablo nous propose de sortir un peu tous ensemble, afin de boire un verre et de continuer à discuter ensemble. La plupart sont fatigués, et nous nous retrouvons finalement à 5 : Pablo, Henry (l'anglais de la dune), David (le français un peu plus âgé), Manon, et moi.


Nous passons une excellente soirée tous ensemble, à rire et à discuter de tout et de rien... Mais comme toutes les soirées, celle-ci a une fin.


Henry part en Bolivie le lendemain, Manon et moi rentrons à Santiago, Pablo reste à Atacama...


C'était une autre journée pleine de surprises, et elle sera suivie de beaucoup d'autres.







Non non, on est pas fatiguées DU TOUT.



Bonne nuit.


Crédits Photos : Manon & Cloé

Quand t'es dans le désert...

... Et c'est ce que nous faisons.
Le lendemain, 5h30 du matin, nous sommes debout. 6h : Nous sommes prêtes à partir à l'aventure à nouveau. Au programme d'aujourd'hui : l'Altiplano. C'est-à-dire des cygognes, des lagunes, des villages situés à 3500m d'altitude ... Bref, de quoi en prendre plein les yeux ! Notre groupe, un peu plus important cette fois-ci, est composé de personnes un peu plus âgées, de nombreux français, ainsi que d'une famille d'Israëliens. Après une bonne heure de bus, toujours sur les routes cahotantes du désert, nous nous retrouvons face à une immense lagune, juste à temps pour le lever du soleil. Tout est silencieux. Il est demandé de faire le moins de bruit possible, afin de ne pas effrayer les flamands roses... Car oui, il y a des flamands roses. Des tonnes de flamands roses. Plutôt blancs que roses, d'ailleurs, mais tellement près de nous qu'on pourrait croire être l'un des leurs. C'est juste incroyable.

C'est sublime. On se croirait dans un remake du Roi Lion, version réelle...


Après en avoir pris plein les yeux pendant une bonne heure (et avoir pris des tonnes de photos des pauvres volatiles), nous prenons un petit déjeuner rapide avant de repartir, en cammionette.
Nous passons dans un village, situé en altitude, puis repartons à l'assaut de la montagne, afin de rejoindre les lagunes Miniques et Miscanti. En chemin, nous faisons une pause dans un canyon que le guide voulait nous montrer. La diversité des paysages qu'il nous est donné d'admirer nous cloue toujours autant sur place. C'est fantastique d'avoir l'occasion de voir ça...


Enfin, nous arrivons aux Lagunes. Après avoir payé les droits d'entrée (ce sont des sites protégés), nous suivons une route qui ne donne sur rien...



Jusqu'au moment où nous dépassons la côté, et tombons nez à nez avec la lagune. Le paysage ressemble à une carte postale, on se croirait dans un film... (Oui Manon, je sais que les films s'inspirent de la réalité. Mais quand même...)
Nous marchons un moment, suivant un petit chemin marqué de pierres qui serpente sur la plage. Le mal d'altitude se fait ressentir, autant par nous que par certains de nos partenaires de voyage, un peu plus âgés. Chacun le ressent à sa façon : Manon a mal au ventre, j'ai mal à la tête, et nous avons toutes les deux du mal à respirer, tandis qu'une française (qui me fait penser à Mamie, mais en un peu plus à l'ouest) nous dit qu'elle plane complètement. ''Profitez-en !'' lui dit Manon en riant, et nous continuons à marcher, avec l'impression d'être asthmatiques. Nous nous retrouvons face à une deuxième lagune, près de laquelle des vicunas (des sortes de lamas qui ressemblent à des biches) sont en train de se rafraîchir. Nous remontons dans la camionnette, et notre arrêt suivant se fait au village où nous nous étions arrêtés précédemment, et où nous mangeons un pot-au-feu suivi de poulet et de riz. Puis nous repartons à nouveau, et nous arrêtons 5 minutes dans un champs de pierre, similaire à ceux que les Incas constituaient il y a bien longtemps. "Maintenant, c'est les touristes qui font les petits tas de pierres" nous dit Juan, notre guide. Manon et moi voulons apporter notre contribution, et tentons tant bien que mal de faire tenir quelques pierres les unes sur les autres, avant de repartir à nouveau.

C'est le nôtre !


Nous nous arrêtons à nouveau dans un village, dans lequel nous mangeons une glace en discutant un peu avec nos compagnons de voyage, et où je rencontre enfin l'homme de ma vie : un CACTUS ! Il pique un peu, mais il est tellement calme et discrêt... Il me plaît !


Puis c'est la fin de l'expédition, et nous rentrons à San Pedro de Atacama où nous nous reposons et décidons de nous coucher tôt. Demain on se lève tôt, très tôt...


Crédits Photos : Manon & Cloé