samedi 12 mars 2011

I'm a poor lonesome cowboy - Lucky Luke

Le lendemain matin, le réveil est dur. Très dur. Mais on a une dernière excursion de prévue avant notre départ à 14h, alors on compte en profiter un maximum.


A 9h, nous nous retrouvons donc devant le Rancho Cactus, un bar - restaurant tenu par une française, et où nous avons passé la plupart de nos repas durant notre séjour à Atacama. Ils proposent aussi des balades à cheval, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous sommes équipées de la tête aux pieds (le chapeau de paille remplaçant l'habituelle bombe d'équitation), chacune assise sur un cheval. Le mien s'appelle Lindo Nino ("Beau garçon"), et il porte bien son nom...


Et nous partons pour une balade de 3 heures dans le désert, seulement accompagnées de notre guide, Phyto, et de nos 3 chevaux.


Les paysages sont magnifiques, comme toujours. Mais voir le désert à cheval n'a rien à voir avec le fait de le voir à pieds, ou en camionette, avec un groupe de touristes... Là, c'est seulement les chevaux et nous, avec la voix du guide qui interrompt parfois le silence pour nous donner des conseils ou nous expliquer l'histoire des lieux qu'on traverse.


Le désert à la Lucky Luke, en fait.




Au bout d'un moment à traverser le désert, à passer sur des corniches et à admirer le paysage, nous nous retrouvons face à une piste de sable devant laquelle les chevaux commencent à frémir d'impatience. Le guide rit, et nous dit "C'est parce qu'ils savent que c'est ici qu'on galope, ils sont impatients."



Attendez.



QUOI ??? J'ai dû louper une étape, là. GALOPER ? Mais... Mais... Mais... Non ! J'ai peur moi !



Mais je n'ai pas vraiment mon mot à dire. Mon cheval trépigne complètement sur place, maintenant. Le guide nous demande si ça ira, et je fais signe que oui, alors qu'au fond, tout mon être crie "Non !!! A l'aide, sortez-moi de là !!!" Le guide s'élance, suivi de Manon, et mon cheval suit le mouvement, au trot tout d'abord.


C'est affreux. Horrible. Une des expériences les plus traumatisantes qui soit.
Je suis balotée dans tous les sens, tous mes organes sont en train de se déplacer ; je crois que j'ai le coeur au bord des lèvres, et l'estomac 6 pieds sous terre. Je veux seulement que ça s'arrête, et vite.

Alors quand je sens les foulées de mon cheval s'aggrandir pour se mettre à galoper, je me sens sur le point de m'évanouir...


Et ça y est. Je galope. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouve à galoper dans le désert, cramponnée à mon cheval qui semble ne jamais vouloir s'arrêter de courrir. Le sentiment de toute puissance que me procure le galop disparaît aussi rapidement qu'il est arrivé, au moment où je me rend compte que mon pied gauche est en train de sortir de l'étrier, et qu'à cette allure, la chûte semble inévitable.


Je tire de toutes mes forces sur les rennes, tout en essayant tant bien que mal de remettre mon pied dans l'étrier. "STOOOP ! Heu... PARE !" Je crie à Lindo Nino, complètement paniquée. Ou bien mon cheval est doué d'un sens aïgu des émotions, ou alors peut-être que mon hurlement ferait comprendre à n'importe qui que quelque chose ne va pas ; en tout cas, Lindo Nino ralentit la cadence et s'arrête, non sans jeter un regard rempli d'envie aux deux autres devant, qui continuent à galoper.



Je reprends mon souffle et remet mon pied dans son étrier, tout en remerciant mon cheval qui ne comprend sûrement pas un mot de ce que je lui raconte ; mais peu importe. Je suis soulagée. Nous repartons, et je sais que je ne pourrais pas l'empêcher de courrir de quelque manière que ce soit... Mais bizarrement, Lindo Nino tente quand même de m'épargner, et passe directement au galop, sans passer par la case traumatisante du trot ; galop qu'il tente de garder le plus soft possible, tandis que les 2 autres nous regardent les rejoindre avec un sourire amusé.



"Ca va?" me demandent-ils quand nous arrivons à leur hauteur. Je fais signe que oui, même si la seule raison pour laquelle je vais bien est que c'est enfin terminé.



La fin de la promenade à cheval se passe plutôt bien. Le deuxième galop se passe mieux que le premier, même si c'est toujours une sensation particulière (et pas des plus agrébles). Nous terminons par le village (où je me rend compte que Lindo Nino est, comme moi, un incorrigible gourmand ; tel cheval, tel cavalier), où, après avoir perdu (puis retrouvé) l'appareil photo de Manon et remercié notre adorable guide, nous décidons d'aller manger un peu.



En cherchant un restaurant, nous tombons sur cette carte de menu du jour dont nous tombons (littéralement) amoureuses...





"Au menu aujourd'hui : de l'amour (comme hier, mais encore meilleur)"



Puis, après quelques derniers achats, nous quittons San Pedro de Atacama, ses petites rues agréables et ses habitants sympathiques...


Crédits Photos : Manon Lefevre & Cloé Auger

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