"Chorando se foi quem um dia so me fez chorar..."
Ambrosio nous avait dit que le soleil se levait à 7h10, alors à 6h30 nous sommes réveillées et enfilons rapidement des vêtements chauds avant qu'il vienne toquer à la porte de notre chambre pour venir nous chercher.
Nous sortons de l'hôtel avec lui et une des Brésiliennes ; le couple de Hollandais nous rejoindrons un peu plus tard, et tous les autres n'ont pas eu le courage de se lever. Dehors il fait très clair, mais le soleil n'a pas enncore fait son apparition.
Nous passons derrière l'hôtel et commençons à gravir la petite montagne qui le surplombe ; les cailloux roulent sous nos pieds, le chemin est tortueux, et avec l'altitude, l'effort est rendu très difficile par le manque d'oxygène. Mais nous arrivons rapidement à la hauteur désirée et nous installons sur les rochers, surplombant le Salar d'Uyuni qui nous apparaît dans toute sa splendeur.
Manon, Daniela et Ambrosio.
Nous discutons un peu et plaisantons en attendant le lever du soleil, quand tout à coup, je pousse un grand cri : "MIRA ! Mira, el sol aparece !" ("Regardez ! Regardez, le soleil apparaît !")
Et en effet, sortant de derrière la montagne qui marque le bout du Salar, juste en face de nous, le soleil apparaît dans toute sa splendeur.
C'est magnifique.
Comme une partie du Salar est recouverte d'eau, le soleil se reflète dedans, donnant l'impression que deux soleils se lèvent en même temps....
Une fois que le soleil est bien haut dans le ciel, nous nous arrachons à notre contemplation et redescendons à l'hôtel pour finir de préparer les sacs et charger la Jeep.
La chambre de l'hôtel de Sel.
Une demi-heure plus tard nous sommes de retour dans la Jeep, en train d'apprendre à chanter la Lambada en Portugais tandis que la voiture roule sur une petite route surélevée au milieu de l'eau.
Un voyage normal, en somme.
Tout à coup, Ambrosio nous interrompt en plein refrain pour nous dire "Bon, à partir de maintenant, on entre vraiment dans le Salar d'Uyuni."
Et sans plus attendre, il quitte la route pour se mettre à rouler dans l'eau, au milieu de rien, tandis qu'à l'arrière les Brésiliennes, Manon et moi n'arrêtons pas de crier que c'est trop cool, que c'est trop beau, et que c'est trop génial.
''Tu peux ouvrir ta portière'' me dit-il.
Je m'exécute immédiatement, et me retrouve avec les pieds qui pendent dans le vide, juste au-dessus de l'eau du Salar, avec l'impression étrange d'être sur un bateau. Les autres ont les fenêtres grandes ouvertes, et mitraillent de photo le paysage qui nous entoure.
Nous finissons par sortir de l'eau, et nous retrouvons à rouler à nouveau sur du Sel ; Ambrosio me demande de refermer la porte, et nous regardons avec ébahissement l'étendue sans fin de sel qui nous entoure de tous les côtés.
Après quelques minutes à rouler au milieu de rien, nous arrivons sur l'île Incahuasi, située au beau milieu du Salar. Oui, une ILE. Couverte de vrais cactus, comme ceux qu'ont voit dans les Westerns.
Nous nous promenons un peu sur l'île, suivant les flèches en bois de cactus qui indiquent les chemins de pierre à suivre, serpentant entre les milliers de cactus qui peuplent ce lieu hors du commun. Nous faisons des pauses fréquentes, ressentant les méfaits de l'altitude, et j'ai le malheur de m'asseoir sur un petit cactus qui, de loin, ressemblait étrangement à un caillou.
J'ai mal.
Le petit cactus meurtrier.
Puis nous arrivons au point culminant de l'île. Là, il y a une sorte de petite place naturelle, avec une sorte d'autel en hommage à la Madre Tierra.
Nous nous installons chacune à un coin de la place, et arrêtons de bouger pendant un moment ; le silence est TOTAL. Un silence incroyable, comme on n'en avait jamais entendu auparavant, dépourvu du moindre bruit : le VIDE.
Alors quand une mouche traverse la place, nous surprenant dans notre état de vide et semblant incroyablement bruyante comparé au silence expérimenté auparavant, nous sursautons, comme réveillées en plein milieu d'un rêve.
Nous entamons ensuite notre descente, tout en passant par l'Arco de Coral. Nous voyons deux lamas, qui complètent parfaitement ce paysage de film, puis repartons en Jeep pour continuer à traverser le Salar d'Uyuni.
Et tout à coup, nous nous arrêtons en plein milieu, au milieu de rien, entre le blanc du sel et le bleu du ciel.
Le guide nous dit "Vous avez une heure pour faire des photos, éclatez-vous !"
Aucun de nous n'a besoin de se faire prier, et nous entamons notre séance photo, l'agrémentant d'objets divers et tentant de surpasser la créativité des uns et des autres.
(Les photos sont nombreuses, je les posterais donc dans un article à part).
Une fois la séance terminée, et à notre grand regret, nous repartons et nous arrêtons au Musée du Sel ; assez peu intéressant, à part pour le petit Bolivien qui se baladait partout dans les couloirs en regardant les touristes avec un air curieux.
A l'extérieur du musée, une plateforme expose les drapeaux des différents pays ayant visité le Salar ; le drapeau de la France y est, tout comme celui du Chili, de la Turquie, de l'Israël, de la Grèce, ou de nombreux autres pays du monde entier.
Nous voyons la maison d'anciens travailleurs de sel, ainsi que los Montones de Sal, (les Tas de Sel), les travailleurs de sel et un petit village - marché artisanal.
Nous nous arrêtons ensuite au Cimetière de Trains. Le paysage est incroyable, les carcasses de wagons et de locomotives abandonnés au milieu du désert sont imposants et quelque peu intimidants ; des tags les décorent, vestige de dizaines d'années de visites par les touristes, mais ça leur donne un aspect encore plus mystérieux.
"Besoin d'un mécano ayant de l'expérience."
Puis nous arrivons à Uyuni. Et à première vue, je ne m'attendais absolument pas à ça : Uyuni a l'air d'être une petite ville perdue au milieu de nulle part, une ville fantôme avec juste quelques maisons couleur sable au milieu du désert. Mais finalement, à mesure que nous approchons du centre, maisons sont plus colorées et les rues plus animées.
Ca ressemble un peu à Puerto Natales, la ville tout au Sud du Chili, mais en beaucoup plus chaud !
Les Boliviennes laissent sans problème leur bébé dans la boutique avec des étrangers quand elles partent chercher de la monnaie à l'autre bout de la rue...
Nous restons quelques heures à Uyuni, à nous promener dans les rues et à acheter des souvenirs ; nous nous faisons mêmes accoster par un gamin qui ne doit pas avoir plus de 4 ou 5 ans, et qui tente de nous piquer des affaires pendant que nous mangeons en terrasse.
Puis nous rejoignons les deux frères Hollandais, qui, comme nous, doivent rentrer à Atacama ; l'Agence nous amène jusqu'à l'hôtel du premier soir (celui où il faisait vraiment froid et où il n'y avait pas d'eau chaude) pour passer la nuit avant de rejoindre la frontière le lendemain.
Crédits Photos : Manon & Cloé
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