"Por favor, ayudame, ayudameeee"
Le lendemain, nous partons à 6h30, avant même que le soleil soit levé. Il fait froid et le guide essaie de détendre l'atmosphère, mais c'est compliqué : "Regardez ! Il fait tellement froid qu'on n'a même pas brisé la couche de glace avec la Jeep en traversant le ruisseau !"
Notre premier arrêt se fait à la Laguna Colorada, une lagune rendue rouge par les algues et les micro-organismes qui la peuplent (et dont se nourissent les flamands roses qui "résident" ici).
Mmm... Berk.
Les bords de la lagune sont gelés, et Ambrosio nous explique que c'est pour ça que les flamands roses dorment au milieu, là où l'eau est plus profonde et ne gèle pas ; "S'ils sont trop près du bord, l'eau gèle autour de leurs pattes et ils se retrouvent coincés le matin suivant... Ils se cassent les pattes en essayant de se dégager, et ensuite ils meurent."
(Imaginer la voix de Florence Foresti dans L'Avion de Barbie : ICI, à 08min00)
Ca explique les cadavres sur les bords, au milieu des plumes roses et blanches...
Nous marchons un peu sur la glace qui craque sous nos pieds, puis remontons en Jeep pour poursuivre le tour.
L'arrêt suivant se fait devant El Arbol de Piedra (L'Arbre de Pierre), au beau milieu du désert de Siloli. Cette formation rocheuse, créée par les vents violents qui traversent le désert, ressemble vraiment à un arbre et mesure plus de 5 mètres de haut !
Le désert qui l'entoure, quant à lui, est digne des plus beaux paysages de films (et de dessins animés).
Le Roi Lion avec une pointe de neige en plus !
Je resterais bien plus longtemps ici, mais il fait extrêmement froid et la journée est loin d'être terminée. Après un chemin chaotique dans la glace, les rochers et la neige, nous arrivons à la lagune Char Kkota, ou laguna Honda (Lagune Profonde).
Nous pataugeons un peu dans la boue, avant de repartir en Jeep jusqu'à la Laguna Hedionda, plus connue sous le nom de Lagune Puante : comme son nom l'indique, cette lagune est plutôt odorante (surtout l'été, où il paraît que la chaleur rend l'odeur encore plus insuportable), et abrite de nombreux flamands roses.
La dernière lagune (dont je ne me souviens pas le nom) est celle où nous nous arrêtons pour manger.
Un renard du désert, aussi connu sous le nom de fennec.
Nous faisons une pause rapide au mirador du Volcan Puyehue, où la vue imprenable sur le désert et les montagnes de la cordillère nous fait temporairement oublier le froid des hauts plateaux boliviens.
Nous nous arrêtons aussi quelques minutes au milieu du désert, où seuls passent les rails du train. Manon a l'idée de s'allonger au milieu de la voie (comme dans les films !) et rapidement tout le monde commence à faire de même, trouvant l'idée excellente.
Nous poursuivons notre route jusqu'à San Juan, un petit village bolivien perdu au milieu du désert.
Comme c'est justement la San Juan, c'est jour de fête au village, et Ambrosio nous conseille de passer y faire un tour.
Ca en vaut vraiment la peine.
Tout le village semble s'être réuni sur une petite place au centre, et tout ce petit monde profite pleinement de la fête ; deux groupes de musique, un rouge et bleu, chacun à un bout de la place, semblent s'affronter dans un duel musical où l'alcool prime sur les accords musicaux. Les trompettistes alternent entre leur bouteille de bière et leur instrument, tandis que la grosse caisse frappe des notes au hasard sans soucis de musicalité.
Des boliviennes en costume traditionnel dansent, une bière à la main, tandis que d'autres, assises par terre, laissent l'alcool leur faire tourner la tête.
Des enfants courent partout, les gens dansent, crient, s'interpellent, s'embrassent ; et au milieu de ce foutoir improbable et incroyable, nous observons, les yeux grands ouverts, tentant de capturer l'instant à l'aide de nos appareils photo qui semblent soudain futiles dans un endroit pareil.
Mais déjà la demi-heure est terminée, et il est temps de repartir. Ambrosio nous aurait bien laissé plus de temps, mais l'autre guide (celui de l'autre Jeep) n'est pas d'accord. On rentre maintenant, et on rentre ensemble.
(On apprendra un peu plus tard que la raison de sa précipitation était de nous faire rentrer tôt à l'hôtel pour pouvoir retourner à la fête seul un peu plus tard, et en profiter sans avoir la responsabilité d'un groupe de touristes...)
Nous arrivons à l'Hôtel de Sel un peu après que le soleil ait disparu derrière les montagnes.
Et quand je dis Hôtel de Sel, c'est VRAIMENT un hôtel de sel : tout, absolument tout est en SEL. Les murs, le sol, les lits, les tables et les chaises... C'est incroyable !
Nous posons nos affaires, goûtons la bière bolivienne, la Huari (qui, jusque là, est la seule bière que j'ai vraiment apprécié), puis prenons une douche chaude (enfin !) avant de retrouver le reste du groupe pour un repas où toutes les langues se mélangent, mais où on parlent principalement l'anglais et l'espagnol.
Puis tout le monde part se coucher dans son lit en sel, profitant de la sensation d'être propre et du fait qu'il fait quand même beaucoup moins froid que la veille.
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